Témoignage Adjoint directeur
de Police Municipale
Pascal Sales, adjoint du directeur de la police municipale de Toulouse
Depuis quand travaillez-vous dans la police municipale ?
Je suis policier municipal depuis 19 ans et j'ai fait tout mon parcours à Toulouse. Entré comme gardien (catégorie C de la fonction publique) en 1979, je suis devenu directeur de police municipale - un grade de catégorie A créé en 2004.
Comment est composée la police municipale à Toulouse ?
En 2008, la police municipale de Toulouse compte 204 policiers, dont 40 sont en cours de recrutement, et 55 ASVP (agent de surveillance de la voie publique) qui surveillent le stationnement payant. Les policiers municipaux ont assuré cette surveillance jusqu'en 2003, puis ils en ont été déchargés pour se consacrer à d'autres missions. A Bordeaux, la police municipale a deux fois plus d'agents.
Quel est le rôle de la police municipale à Toulouse ?
Dans le cadre commun de la profession, les missions affectées ou pas à la police municipale peuvent varier. Certaines polices font plus de répression, d'autres plus de prévention. Toulouse est entre les deux. Nous faisons de la prévention et de la verbalisation.
Les missions sont assez proches dans les différentes polices municipales. Ce qui varie, c'est la façon de les exécuter. Nous nous occupons des problèmes de circulation, de stationnement, de salubrité (bacs à ordures pas rentrés en temps, déjections canines, mictions sur la voie publique), d'occupation illégale de l'espace publique (extension sans autorisation de terrasse de restaurants), nous traitons les nuisances sonores, les problèmes avec les marginaux… On essaye de faire ce que ne peux pas faire la police nationale.
Nous avons des missions de tranquillité publique planifiées à l'avance et des initiatives de patrouilles.
Quelles armes portez-vous ?
En journée, des armes de 6ème catégorie (tonfa, bombe lacrymogène). Depuis janvier 2004, le maire a décidé que nous allions porter une arme de 4ème catégorie la nuit.
Comment recrutez-vous vos policiers municipaux ?
Nous faisons une quarantaine de recrutements cette année. Première étape : un tri sur les cv. On regarde l'âge (on préfère miser sur des jeunes), le parcours (si la personne a déjà travaillé dans la sécurité), le lieu de domicile.
L'entretien d'embauche dure 30 minutes. Nous essayons de déceler les intentions du candidat, sa motivation à venir et à rester chez nous. Nous habillons, nous formons les agents, nous investissons en eux avec une formation très poussée (donc très chère), et nous les voyons souvent partir au bout d'un an dans une commune plus petite. Les grosses communes sont vampirisées par les petites qui ne veulent pas payer un policier pendant sa formation. Heureusement, des textes récents prévoient que les communes qui emploient les policiers devront obligatoirement payer pour leur formation.
Leur faites-vous passer des tests psychologiques ?
Les candidats ne sont retenus que s'ils peuvent être armés. Ils passent donc des tests et des entretiens psychologiques avec un organisme privé pour voir s'ils sont stables et qu'ils n'ont pas de tendances « cow-boys ». Ils passent aussi des analyses biologiques avec un médecin agréé pour tester la présence éventuelle de drogue ou d'alcool.
Recrutez-vous uniquement des lauréats au concours ?
La direction des ressources humaines de la mairie organise régulièrement des concours à Toulouse. Le dernier proposait 75 postes, dont une trentaine pour nos propres besoins. Nous recrutons donc les personnes qui ont passé le concours à Toulouse, mais aussi des candidats qui l'ont passé ailleurs et qui vont faire leur FIA (Formation Initiale d'Application) ici. Nous recrutons des policiers ou gendarmes détachés, qui passent les entretiens, les tests et font la FIA comme les autres, et des personnes déjà formées, mutées de toute la France.