Témoignage
Policier Municipal
Eric, 31 ans, ex-policier national, policier municipal à Toulouse depuis un an
Quel est votre parcours avant d'entrer dans la police municipale ?
J'ai toujours voulu être policier.
Après mon bac STT, j'ai été adjoint de sécurité pendant cinq ans, de 1999 à 2004, à la police aux frontières de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Comme ADS, on a les mêmes missions qu'un gardien de la paix, mais pas les mêmes prérogatives. J'étais payé 800€ en emploi-jeune au début, 1100€ net à la fin. C'était un bon moyen de connaître le métier avant de passer le concours de gardien de la paix.
Avez-vous passé le concours de gardien de la paix ?
J'ai eu le concours de gardien en 2002, mais je n'ai pu faire la formation qu'en 2004, à Périgueux. J'ai été nommé à Paris, dans un service général de police-secours où j'ai passé deux ans.
Pourquoi êtes-vous passé de la police nationale à la police municipale ?
J'ai dû revenir à Toulouse pour des raisons personnelles. Comme une mutation était impossible dans la police nationale, j'ai décidé de passer le concours de police municipale.
Votre expérience de policier national vous a-t-elle aidée pour le concours de police municipale ?
Etre déjà dans le métier rend les choses plus faciles mais il faut quand même travailler le concours !
Comment avez-vous préparé le concours ?
J'ai préparé avec un livre sur le concours de policier municipal. A l'oral, on est interrogé sur l'élection et les fonctions du maire, le métier de policier municipal… Il faut soit être de la partie, soit avoir bien préparé. On peut prendre rendez-vous avec le directeur de la police municipale pour visiter le commissariat et se faire expliquer le fonctionnement.
Comment avez-vous été recruté à Toulouse ?
Après avoir eu le concours à Paris, j'ai postulé à Toulouse avec une photocopie de l'obtention du concours et une lettre de motivation.
Deux mois après, j'ai eu deux entretiens, avec le directeur de la police municipale, un adjoint, un psychologue et un directeur des ressources humaines de la mairie.
Après mon recrutement, j'ai refait une formation de six mois au Centre régional de la fonction publique territoriale.
Qu'avez-vous appris en formation ?
Sur les six mois, il y a quatre mois de formation théorique pendant lesquels on apprend les fonctions d'un agent de police municipale et deux mois de stages pratiques dans les services de police municipale et de stage d'observation d'une semaine dans différents services avec lesquels on sera amené à travailler (douanes, police nationale, gendarmerie, pompiers).
Quelles sont vos missions ? Sont-elles très différentes de celles de la police nationale ?
Certaines missions se ressemblent, notamment par rapport au code de la route, à la protection des personnes et des biens. On intervient de la même manière sur les flagrants délits. D'autres diffèrent : on ne prend pas les plaintes et on ne fait pas les gardes à vue.
Les missions varient selon les villes, en fonction du choix du maire.
A Toulouse, nous avons des missions de proximité : prendre contact avec les commerçants, voir les problèmes qu'ils rencontrent.
Nous intervenons aussi sur réception d'appels radio ou demande directe des requérants. En cas d'accident de la circulation, on peut réguler la circulation, mais c'est la police nationale qui traite le suivi des accidents (corporels ou mortels).
Etes-vous armé en service ?
A Toulouse, nous sommes armés d'un revolver la nuit. De jour, on a un tonfa.
Votre rémunération de policier municipal est-elle la même que celle de policier national ?
Non. Un gardien de la paix premier échelon gagne 1690€ net, plus 100€ de prime à Paris. Un policier municipal premier échelon 1200€ net.
Quels sont vos horaires ?
Je travaille cinq jours (en après-midi ou en matinée, de 6h30 à 13h30 ou de 5h à 12h s'il y a marché) puis j'ai deux jours de repos. Chaque mois, nous faisons quatre nuits, un samedi et un week-end entier.
Qu'est-ce qui vous plaît dans ce travail ?
Le contact avec les citoyens. On est là pour renseigner les personnes, les assister en cas de problèmes, les rassurer… C'est différent du métier de policier national. Il y a plus de proximité et de contact, moins de répression.
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